L'angélus de minuit - BORDES Gilbert

Couverture L'angélus de minuit

En bordure du plateau de Millevaches, le Masselot, c'est le bout du monde, en ce début des années 1950. Les bois, les prés, le haut plateau menaçant, les ruisseaux et les haies dressent, autour du hameau, un théâtre où, dans les imaginations, le Diable a plus de place que le bon Dieu. En témoignent l'église en ruine et, dans le clocher mutilé, la Perceval, la vieille cloche sans battant.Cependant la cloche parle: de temps en temps, on ne sait pourquoi, elle se met à tinter. Les gens disent qu'elle annonce le malheur. Brutus, de toute sa raison, refuse cette malédiction, bien que son fils soit mort alors que la Perceval donnait de la voix. Mais, autour de lui, les esprits sont plus obscurs encore que les choses : ils voient le mal partout – dans la bohémienne, par exemple, que Brutus a installée dans un moulin qui lui appartient. Un curé mystique et passionné ajoute encore au trouble. Seul un gamin, dit "le Drôle", éclaire de son chant, d'une beauté magique, ce monde qui s'éteint.

Cependant que la Perceval, au gré d'une diabolique fantaisie, tinte...

Le ciel, la terre, les passions refrénées, l'amour qui ne s'avoue pas et la tendresse muette composent ce roman d'une prenante beauté.

Biographie de l’auteur

Né en 1948 à Orliac-de-Bar, en Corrèze, Gilbert Bordes a d'abord été instituteur puis journaliste avant de se consacrer à l'écriture et à la lutherie. Romancier des situations contemporaines, avec notamment La nuit des hulottes (1990, Prix RTL grand public), il s'est aussi révélé un grand romancier de l'Histoire avec Le porteur de destins (1992, prix Maison de la Presse), Lydia de Malemort (2000), La peste noire (2007), La maison des Houches (2010). Plusieurs de ses oeuvres ont été adaptées pour la télévision.

Date première édition: avril 1998

Editeur: Pocket

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 12 février 2014



MB
Appréciation de lecture
L'angélus de minuit
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 15 février 2014
Il règne dans ce village retiré et comme en autarcie une atmosphère parfois étouffante où tout se sait, on l'on s'épie, on se jalouse. Les journées sont rythmées par les travaux des champs et les soins au bétail. Les habitants ont très peu de distractions, certains ont beaucoup de peine pour arriver à manger chaque jour.
Et la fameuse cloche LA PERCEVAL, sonnant de façon désordonnée, déchaîne les passions et favorise des comportements curieux : "c'est la cloche du diable qui est restée pendue au clocher. On n'a pas voulu la descendre parce qu'elle porte malheur. Chaque fois qu'elle se met à sonner sans raison, la mort froide tombe au Masselot".
Et quand arrivent une bohémienne avec ses filles l'on s'interroge : "Toujours à mendier, celle-là. Brutus, pourquoi que tu l'as ramenée ? On n'avait pas besoin d'elle !" Tu vas lui dire de s'en aller et qu'on ne la voie plus jamais...Elle porte malheur".

J'ai trouvé de belles descriptions de la nature :"le soir tombe. L'orage qui s'était formé au-dessus de la brume est parti ailleurs. Brutus a vu le mur de la pluie se déplacer vers le bas pays. Le mont Gradis disparaît dans une ouate blanche, le ventre mou du ciel. Le silence a l'aigreur du fiel et s'étale en volutes lourdes. Le vent humide tourbillonne dans les bas-fonds. La grisaille pleut sur le Masselot...D'un buisson invisible monte un sifflement de serpent. Le plateau étale ses plaines, ses petites cuvettes, ses ronciers, ses ajoncs, son immensité hostile. Le vent s'y déplace, porte des cris de terreur".

Avec toutes ces descriptions très évocatrices, je me suis sentie comme 'enfermée' ce qui montre la qualité de l'écriture de cet auteur !

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