Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants - OE Kenzaburo

Couverture Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants

Prix Nobel de Littérature 1994

Pendant la Seconde Guerre mondiale, des enfants d'une maison de correction fuient les bombardements et se réfugient dans un village de montagne. Leur éducateur les place sous l'autorité d'un maire convaincu qu'un mauvais enfant doit être supprimé " dès le bourgeon ". Le jeune narrateur et son petit frère font partie de ce groupe de délinquants bientôt à la merci des villageois haineux, qui les contraignent à enterrer des animaux victimes d'une épidémie. Quand trois personnes meurent, contaminées, les villageois, pris de panique, abandonnent le village en y enfermant les enfants, qui prennent possession des maisons désertées et esquissent même les règles d'une vie en société. Temps suspendu, unique dans cette histoire de bruit et de fureur, où s'expriment les douceurs de la fraternité et les joies d'un premier amour. Malgré la présence d'un jeune Coréen et d'un soldat déserteur qui tentent de les aider, l'affrontement avec les villageois de retour ne pourra être évité. Cette impressionnante fable sociale écrite en 1958 appartient à la grande veine de Kenzaburô Ôe. Densité, richesse d'analyse, foisonnement de l'imagination, violence, émotion: toutes les qualités du Prix Nobel se trouvent réunies.

Biographie de l’auteur

Kenzaburô Ôe est né en 1935 dans l'île de Shikoku, au Japon. Il a obtenu le Prix Nobel en 1994. Son oeuvre, essentiellement traduite aux Editions Gallimard, comporte des nouvelles (Dites-nous comment survivre à notre folie), des romans (Le Jeu du siècle, Lettres aux années de nostalgie), des essais (Moi d'un Japon ambigu) et des textes autobiographiques (Une famille en voie de guérison).

Date première édition: janvier 1958

Editeur: Gallimard

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 9 / 10 (1 note)

Enregistré le: 08 avril 2012



Michel-Henri
Appréciation de lecture
Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #1 du : 05 décembre 2012
Magnifique roman ! Dans ces pages tout est noir. L'enfance se déroule dans la crasse, la violence, le manque absolu d'humanité des adultes mais... car il y a un mais, le narrateur personnage est un enfant et malgré les moments de désespoir, il entrevoit avec lucidité, comme tous les enfants, la vérité sur le monde. Tout n'est jamais aussi noir qu'on puisse s'abandonner complètement au désespoir. Il y a partout des petits lumignons qui brillent dans la nuit ; ce ne sont que de faibles lueurs mais gageons qu'ils sauront être lumière quand les choses iront mieux.
Car c'est la guerre, celle-ci est une basse continue dans le récit, jamais dite, elle fait entendre son bruit sourd et lancinant. L'enfant l'a bien compris qui souvent l'évoque et semble excuser les adultes pris dans cette sauvagerie.
Et puis l'espoir c'est aussi cette petite société réinventée en quelques jours par les enfants à l'abandon. Certes tout est loin d'être rose, il n'y a rien idyllique ici mais partout brille la petite flamme tenace de la vie. Finalement nous nous rendons compte que les enfants sont pleins compassion les uns pour les autres et même à l'égard des adultes. On voit le héros qui s'enfuit, meurtri, abandonné par ses camarades mais on sait aussi qu'il leur a déjà pardonné. Ce ne sont pas eux qui sont en cause, ils sont comme tous dans la machine à broyer les âmes mais ils vivent et c'est déjà résister que ce vouloir vivre. La fuite est, elle, un luxe réservé aux âmes fortes.

Ecrire un avis de lecture

  • Les champs obligatoires sont marqués avec une *.

Si vous avez des difficultés à lire le code, cliquer sur le code lui-même pour en générer un nouveau.
Recopier le code de sécurité :