Les cigognes sont immortelles - MABANCKOU Alain

Couverture Les cigognes sont immortellesÀ Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, la vie suit son cours. Autour de la parcelle familiale où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger, le jeune collégien Michel a une réputation de rêveur. Mais les tracas du quotidien (argent égaré, retards et distractions, humeur variable des parents, mesquineries des voisins) vont bientôt être emportés par le vent de l'Histoire. En ce mois de mars 1977 qui devrait marquer l'arrivée de la petite saison des pluies, le camarade président Marien Ngouabi est brutalement assassiné à Brazzaville. Et cela ne sera pas sans conséquences pour le jeune Michel, qui fera alors, entre autres, l'apprentissage du mensonge.
Partant d'un univers familial, Alain Mabanckou élargit vite le cercle et nous fait entrer dans la grande fresque du colonialisme, de la décolonisation et des impasses du continent africain, dont le Congo est ici la métaphore puissante et douloureuse. Mêlant l'intimisme et la tragédie politique, il explore les nuances de l'âme humaine à travers le regard naïf d'un adolescent qui, d'un coup, apprend la vie et son prix.

Biographie de l'auteur

Alain Mabanckou, né en 1966 au Congo, est un écrivain et enseignant.
Fils unique, il a perdu sa mère en 1995 et son père en 2004. Son enfance se passe à Pointe-Noire, capitale économique de République du Congo, ville côtière, où il commence des études primaires et secondaires et obtient un baccalauréat option Lettres et Philosophie.
Comme le voulait sa mère (elle le dédiait à une carrière de magistrat ou d’avocat), il commence des études de Droit à Brazzaville, puis en France, à l’Université Paris-Dauphine (Paris IX) où il obtient un DEA en Droit des affaires.
La Lyonnaise des Eaux (aujourd’hui Suez) l’engage alors comme conseiller, et il occupera ce poste pendant une décennie. Parallèlement il publie des livres de poésie couronnés par le Prix Jean-Christophe de la Société des poètes français, puis fait paraître un premier roman en 1998, "Bleu-Blanc-Rouge", qui lui vaut le Grand prix littéraire d’Afrique noire.
Il bénéficie d’une résidence d’écriture aux États-Unis en 2001, démissionne de la Lyonnaise des Eaux lorsque l’Université du Michigan lui propose le poste de Professeur des littératures francophones en 2002.
Il y enseigne pendant 4 ans avant d’accepter l’offre de la prestigieuse Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où il enseigne actuellement au Département d’études francophones et de littérature comparée.
Son roman, "Mémoires de porc-épic" (Seuil 2006), lui vaut en 2006 l'obtention du prix Renaudot.
En 2009 paraît "Black Bazar" aux Éditions du Seuil, roman classé parmi les 20 meilleures ventes de livres en France. Suivront "Demain j'aurai vingt ans" (2010) et "Le sanglot de l'homme noir" (2012).
En 2012, l'Académie Française lui décerne le Prix Henri Gal pour l'ensemble de son œuvre. En 2013, il obtient le Prix littéraire Prince Pierre, attribué par la Principauté de Monaco, pour l'ensemble de l'œuvre.
"Lumières de Pointe-Noire" (2013), un récit de souvenirs autobiographiques obtient un accueil favorable de la critique . "Petit Piment" (2015) est classé parmi les vingt meilleures ventes en France et reçoit le prix Liste Goncourt : le choix polonais 2015.
En 2016, il intègre le Collège de France.
Alain Mabanckou vit à Santa Monica, en Californie.

Date première édition: août 2018

Editeur: Seuil

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7.50 / 10 (2 notes)

Enregistré le: 08 octobre 2019



Gislaine
Appréciation de lecture
Les cigognes sont immortelles
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #2 du : 04 novembre 2019
Alain Mabanckou situe son livre en mars 1977 lorsque le "camarade président Marien Ngouabi", le chef de la révolution socialiste congolaise a été assassiné.
C'est Michel qui raconte les 3 jours qui ont suivi et les répercutions sur les membres de sa famille.
La radio quand à elle relate les faits.
C'est un roman agréable à lire qui mêle informations, événements familiaux et anecdotes humoristiques de l'auteur.

Si j'ai bien apprécié l'humour, au fil des pages, j'ai trouvé que l'érudition de Michel 'collait' mal au le portrait de cet enfant de 13 ans. Un grand paragraphe nous parle de Chirac ... L'analyse politique du Congo n'est pas approfondi comme l'indique la 4eme de couverture.
Pour moi, ce n'est pas le meilleur roman d'Alain Mabanckou.

Quelques réflexions de Michel :
- Une radio ne doit pas mentir, surtout si elle a coûté très cher et que les piles sont encore neuves.
- La sagesse nous apprend que lorsqu'on coupe les oreilles,le cou devrait s'inquiéter.

- Les fables de Jean de La Fontaine qu'on aimait parce que dedans il y avait des animaux intelligents qui parlaient le français sans faire de fautes de grammaire ou d'orthographe, comme s'ils étaient allés à l'école.
Michel-Henri
Appréciation de lecture
Les cigognes sont immortelles
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 11 octobre 2019
J’aime beaucoup ce roman. En premier lieu pour son style assez poétique et puis aussi pour sa construction. En concentrant le récit sur trois jours l’auteur donne une densité particulière à son propos. Il donne surtout une extraordinaire présence au héros Michel puisque nous pouvons suivre en détail le cheminement de ses pensées. Et elles sont très riches ses pensées. Sous une apparente naïveté il décrit parfaitement d’abord la société où il vit et ensuite les ressorts plus profonds qui animent la géopolitique de cette partie de l’Afrique de l’ouest.
Tout ceci est amené avec beaucoup de délicatesse et de légèreté et un humour sous-jacent mais réel. L’anaphore ou plutôt le leitmotiv de Michel, cette phrase qu’il répète comme une sorte de formule magique destinée à préserver l’humilité de son propos, donne encore plus de force et de véracité à l’ensemble : « … sinon on va dire que moi Michel j’exagère et que je suis impoli sans le savoir ».
Elle est très ambiguë et très puissante cette phrase. Sa forme contredit son fond. Celui qui la prononce se présente comme humble en affirmant fortement « moi Michel ». Et puis en répétant cette phrase il va pouvoir se permettre de dire quand même ce qu’il prétend taire ou du moins minimiser.
L’intérêt du livre c’est aussi de nous montrer comment vivent ces sociétés où l’instabilité politique apparaît presque comme une fatalité. On voit qu’au travers d’événements dramatiques, les gens continuent de vivre leur vie. Certes ils peuvent risquer d’être arrêtés mais les solidarité tribales, de voisinage, claniques jouent le rôle de tampon et amortissent les coups. Les gens finissent par s’arranger de tout et le malheur des temps n’est pas leur seul horizon.

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