Combats de coqs - WILLEFORD Charles
Pour juger de la combativité d’un coq, il existe un test impitoyable qui consiste à lui donner sur tout le corps des coups de pic à glace en enfonçant l’instrument sur un bon centimètre. Si le coq ainsi blessé essaie encore d’attaquer un congénère le lendemain matin, on considère qu’il est apte au combat. Combats de coqs raconte l’histoire de Frank Mansfield, un homme que son instinct de survie et son désir obsessionnel de se faire un nom dans un « sport » cruel et sanglant entraînent sur les routes rurales du Sud profond. Il va ainsi de ville en ville, dans la poussière et la chaleur, retrouver des hommes en nage, âpres et violents, qui hurlent autour d’une arène en regardant deux coqs armés d’éperons d’acier se déchirer.
Biographie de l’auteur
Charles Willeford (1919-1988) est né dans l’Arkansas. Deux ans plus tard, il déménage à Los Angeles. Mais son père meurt en 1922, et sa mère en 1927. Le gamin vit alors avec sa grand-mère. La Grande Dépression sévissant bientôt, il décide à 12 ans qu’il est un poids trop lourd pour la vieille dame. Pendant deux ans, il ère, se déplaçant en train à travers le pays. Une période qu’il racontera plus tard dans son deuxième livre autobiographique, I was looking for a street (1988).
A 16 ans, il ment sur son âge et s’engage dans la Garde nationale californienne. De 1936 à 1938, il est affecté aux Philippines, puis revient en Californie. C’est le sujet de son premier livre autobiographique, Something about a soldier (1986).
De la Libération à son retour aux États-Unis, il étudie l’art à Biarritz. De 1947 à 1949, on le retrouve au Japon. Puis il s’échappe deux mois étudier les Beaux-Arts à Lima (Pérou), avant de se réengager et d’être envoyé à la base d’Hamilton, en Californie.
Son premier roman, Les grands prêtres de Californie, sort en 1953, juste après son deuxième mariage. Ce qui ne l’empêche pas d’être hospitalisé pour dépression pendant trois mois. Willeford pense sortir du trou en 1962 avec Combats de coqs, un roman sudiste salué notamment par Erskine Caldwell. Mais son éditeur meurt, et la plupart des 24 000 exemplaires de ce livre magnifique ne sont même pas distribués. Willeford le vit très mal et abandonne la plume pendant presque dix ans. Il s’installe en Floride et enseigne l’écriture à l’Université de Miami. Il rompt le silence en 1971 avec le suspense psychologique Hérésie, et une nouvelle édition de Combats de coqs.
Divorcé en 1976 et remarié en 1981 avec Betsy Poller, il est de retour aux affaires en 1984 avec la publication de Miami Blues. Devant le succès, l’éditeur demande à Willeford une série avec son héros. Willeford n’est alors pas au mieux de sa forme.
Mais trois autres romans vont suivre. Pour le dernier, Ainsi va la mort, Willeford décroche enfin une avance conséquente de 225 000 dollars. Il n’en profitera pas. Le 27 mars 1988, une semaine à peine après la sortie du livre, une crise cardiaque l’emporte à 68 ans.
Date première édition: avril 1995
Editeur: Rivages Payot
Genre: Roman
Mots clés :
Notre avis : 6.50 / 10 (2 notes)
Enregistré le: 23 janvier 2008
Appréciation : 6 / 10
Commentaire #1 du : 29 décembre 2008
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #2 du : 07 décembre 2009