Là-bas, sans bruit, tombe un pétale - CHOE Yun

Couverture Là-bas, sans bruit, tombe un pétale

Après des années de séparation et d’exil, un fils retrouve son père et tente de lui arracher l’explication de ses trahisons passées. Hantée par la mort de sa mère lors d’une manifestation, une jeune fille en fuite sombre dans la déchéance et la folie. Durant un hiver de misère et de solitude, une étudiante fait la connaissance d’un imprimeur contestataire et participe à ses activités clandestines. Si la tragique histoire récente de la Corée sert de toile de fond à ces trois récits de Ch’oe Yun, c’est pour mieux mettre en relief l’universelle souffrance humaine. Sobres et désespérés, violents dans les sentiments mais délicats dans l’écriture, ces courts textes excellent à exprimer l’indicible — celui de la terreur, de la rancune, de la douleur, de l’incompréhension, de la folie.

Biographie de l'auteur

Choe est née à Séoul en 1953 et a obtenu un doctorat à l'université Sogang2 en 1978. Elle se rend en France, où elle obtient un doctorat à l'université de Provence à Aix-en-Provence3. Elle réalise ses débuts littéraires relativement sur le tard, à l'âge de 40 ans, avec son récit « Là-bas, sans bruit tombe un pétale». Après ses débuts, Choe a rapidement été reconnue comme l'une des auteures les plus importantes de la littérature moderne en Corée. 

Date première édition: janvier 1991

Editeur: Actes Sud

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 26 mai 2016



Gislaine
Appréciation de lecture
Là-bas, sans bruit, tombe un pétale
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 08 juin 2016
Ce livre est déroutant car il aborde directement la semi-folie d'une jeune fille de 15 ans, traumatisée par ce qu'elle vient de subir et partant en errance comme une âme en peine. Lentement, l'auteur dévoile le passé de cette jeune fille.

Corée du Sud. Pour comprendre, il faut se remémorer les affrontements du 18 mai 1980, dans la ville de Gwangju, un an après l’assassinat du dictateur Park Chung-hee (18 ans de pouvoir). Alors que la population s'attendait à un passage progressif vers la démocratie, le successeur Chon Tu hwan, mate la contestation dans un bain de sang.

L'auteur suggère l'indescriptible. Cette jeune fille est le témoin oculaire des massacres (sa mère et aussi son frère). Par son vagabondage, elle devient la victime d'actes avilissants (je passe les détails). Même si l'écriture est poétique, maitrisée et repose sur la litote (fait d’atténuer des propos pour les rendre plus forts), c'est un roman lourd et grave.
Les sentiments les plus violents vous ravagent le cœur mais ne font pas plus de bruit qu'un pétale qui tombe, au loin, là-bas.

Extrait :
Sa peau ne sera plus jamais blanche. Le rideau noir est trop lourd. Ombre d'un corps pas encore mort, elle porte une douleur séculaire. Elle se réveille, entre deux éternités, se remet en mouvement. L'odeur pestilentielle de la folie imprègne les plis de sa robe rouge crasseuse, imprègne les hommes qu'elle croise, les oiseaux bleus qui la picorent, le long des chemins.

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