La lettre à Helga - BIRGISSON Bergsveinn

Couverture La lettre à Helga

"Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l'été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrimur et toi". C'est ainsi que Bjarni Gíslason de Kolkustadir commence sa réponse - combien tardive - à sa chère Helga, la seule femme qu'il aima, aussi brièvement qu'ardemment, du temps de sa jeunesse. Et c'est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur cantonal du foin dans ces rudes espaces que l'hiver scelle sous la glace, on découvre l'âpre existence qui fut la sienne tout au long d'un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gislason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave pétrifiée de sa terre d'Islande, soumis aux superstitions et tout irrigué de poésie, d'attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d'une traite, tant on est troublé par l'étrange confession amoureuse d'un éleveur de brebis islandais, d'un homme qui s'est lui-même spolié de l'amour de sa vie.

Biographie de l’auteur

Bergsveinn Birgisson est né en 1971. Titulaire d'un doctorat en littérature médiévale scandinave, il porte la mémoire des histoires que lui racontait son grand-père, lui-même éleveur et pêcheur dans le nord-ouest de l'Islande. Immense succès dans les pays scandinaves ainsi qu'en Allemagne, La Lettre à Helga est enfin traduit en français.

Date première édition: août 2013

Editeur: Zulma

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (3 notes)

Enregistré le: 08 février 2014



Claudine
Appréciation de lecture
La lettre à Helga
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #3 du : 23 janvier 2017
Beaucoup de sensibilité dans la lettre écrite par un éleveur de brebis islandais à la femme qu'il a aimée à la folie et qu'il a laissée partir.
Le poids des convenances dans ce pays rude, l'amour de sa terre qu'il aime plus que tout le contraignent à rester près de sa femme.
quelques passages osés (voire trop dirait la pauvre brebis) s 'oublient très vite pour faire place à la description de l'envoutante nature islandaise.
Felicie
Appréciation de lecture
La lettre à Helga
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #2 du : 14 décembre 2016
Un beau roman fort et tendre, plein de sensibilité...

Une sensibilité qu’on ne s’attend peut-être pas découvrir chez un simple éleveur de brebis islandais, également pêcheur et contrôleur de fourrage, amoureux d’une nature, belle et sauvage que l’on découvre à travers son regard.
C’est sa confession amoureuse qu’il nous raconte tout au long de ces pages, avec des mots qui peuvent paraître
crus ou vulgaires, mais que l’on oublie face à la tendresse et à la poésie qui se dégage de cette lecture.

Une écriture facile et bien maîtrisée. Un livre qu’on peut difficilement abandonner.

EXTRAIT :

"C'est à ce moment qu'elle est arrivée, la petite bergeronnette ; elle s'est posée tout près, sur une motte herbue. Je lui ai demandé, comme grand-mère Kristin me l'avait appris,
où je passerais l'année prochaine. La bergeronnette a hoché la queue mais ne s'est pas envolée et j'ai compris que le poseur de question n'en avait plus pour longtemps.
Le rayon de soleil inondait la colline d'un tel flot de lumière que j'y ai vu le signe qu'un esprit me faisait, de l'autre côté de la vie.
Alors, je me suis mis à pleurer, vieillard sénile que je suis, échoué entre deux protubérances en terre d’Islande, les Mamelons d'Helga, et je compris que le mal, dans cette vie,
ce n'était pas les échardes acérées qui vous piquent et vous blessent, mais le doux appel de l'amour auquel on a fait la sourde oreille - la lettre sacrée à laquelle on répond trop tard,
car je le vois bien à présent, dans la clarté du dénouement, que je t'aime moi aussi."
MB
Appréciation de lecture
La lettre à Helga
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 01 mars 2014
J'ai apprécié ce texte poétique, avec parfois quelques passages osés cependant, car cette écriture très fluide et imagée nous relie aux hommes, aux éléments, aux animaux, dans ce village d'Islande : " j'ai donné aux gens du poisson frais péché et j'avais toujours un tonneau de graisse de phoque salé, à la grande joie des hôtes de passage"...
"N'y-avait-il pas plus de vitalité, plus de bonté dans les prés, une clarté plus intense et un sentiment de liberté plus vif dans l'atmosphère d'ici ?"
"J'ai appris à interpréter le souffle qui sort des naseaux du bœuf. J'ai senti la nature puissante des bêtes m'envelopper et me revigorer. J'ai fait de la terre ma bien-aimée."

Le héros dévoile trop tard son sentiment amoureux à la femme qu'il a quittée :
"je suis celui qui n'est pas parti, celui qui a préféré croupir dans son coin plutôt que suivre son amour"... tu vois Helga, quel petit bonhomme je suis, maintenant que la coupe est vide et que la partie s'achève." "Le mal, dans cette vie, ce n'étaient pas les échardes acérées qui vous piquent et vous blessent, mais le doux appel de l'amour auquel on a fait la sourde oreille."

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