Martin Eden - LONDON Jack

Couverture Martin Eden

Martin Eden, un marin de vingt ans issu des quartiers pauvres d’Oakland, décide de se cultiver pour faire la conquête d’une jeune bourgeoise. Il se met à écrire, et devient un auteur à succès. Mais l’embourgeoisement ne lui réussit pas… Désabusé, il part pour les îles du Pacifique. Ce magnifique roman paru en 1909, le plus riche et le plus personnel de l’auteur, raconte la découverte d’une vocation, entre exaltation et mélancolie. Car la réussite de l’œuvre met en péril l’identité de l’écrivain. Comment survivre à la gloire, et l’unir à l’amour, sans se perdre soi-même ? Telle est la quête de Martin Eden, le marin qui désire éperdument la littérature.

Biographie de l'auteur

Jack London, (1876-1916) de son vrai nom John Griffith Chaney, est un écrivain américain, auteur de romans et nouvelles d'aventures, de récits autobiographiques et d'essais.
Sa mère, Flora Wellman, abandonnée par son amant qui ne voulait pas d'enfant, tente de se suicider. Quelques mois après, elle épouse John London, un veuf, père de deux enfants. Plus tard, pour le distinguer de ce père, on appellera l'enfant Jack. Flora est spirite et donne des leçons de piano. Jack exerce de nombreux petits boulots, tel pilleur d’huîtres, travaille dans la patrouille de pêche, fréquente les voyous du port d’Oakland, découvre l’alcool.
En 1893, Jack s’embarque comme matelot sur la goélette "Sophie Sutherland" pour aller chasser le phoque au large des côtes du Japon. Ce voyage lui inspirera son premier récit, "Un typhon au large du Japon", couronné par le prix de la rédaction du San Francisco Morning Call. Ensuite, il suit les vagabonds le long des voies de chemin de fer et participe à la marche des chômeurs sur Washington. Il est emprisonné à Niagara Falls pour vagabondage. C’est à cette période qu’il adhère au parti socialiste.
En 1897, il participe à la ruée vers l’or du Klondike. Il attrape le scorbut et est rapatrié en 1898. Ses expériences alimentent son inspiration. Il publie sa première nouvelle sur le Grand Nord, "À la santé de l'homme sur la piste" (1899). Le recueil "Le fils du loup" (1900) est un succès. Il se marie et sera le père de deux filles.
En 1902, il part pour Londres et publie une enquête sociologique des taudis de l’East End, intitulée "Le Peuple de l’Abîme". L’année suivante, il publie son célèbre "L'Appel de la forêt" (The Call of the Wild, 1903), qui connaît un succès foudroyant, vendu à six millions d’exemplaires. En 1904, "Croc-Blanc" (White Fang) est publié et connaît un lui aussi un grand succès.
En 1907, il se fait construire un bateau, le "Snark", et entame un tour du monde qui prend fin en Australie, où il doit se faire soigner pour des maladies tropicales. Il écrit "Martin Eden" (1909), roman d'inspiration autobiographique et considéré comme son chef-d'œuvre.
En 1909, il est de retour en Californie et entreprend, par la suite, un voyage autour du Cap Horn. En 1911, il publie "Le Mexicain". En 1913, il publie des mémoires, "John Barleycorn, le Cabaret de la dernière chance" où il raconte sa lutte contre l'alcoolisme.

Devenu riche et célèbre, il meurt à l’âge de quarante ans.

Date première édition: janvier 1909

Editeur: Phébus

Genre: Biographie , Roman

Mots clés :

Notre avis : 8 / 10 (1 note)

Enregistré le: 16 août 2022



Gislaine
Appréciation de lecture
Martin Eden
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 22 décembre 2022
Martin Eden, c'est un gars qui s'est forgé à la force des poings. C'est un marin qui a pas mal bourlingué, jusqu'à ce qui rencontre Ruth, une jeune étudiante issue de la bourgeoisie.

Le décalage social et culturel entre eux est immense, alors Martin va tout faire pour s'éduquer. La soif d'apprendre s'empare de lui (et de ses économies). Il décide d'écrire.
C'est une lutte acharnée pour s'extraire de sa basse classe sociale, par amour, mais surtout par vocation. Son ascension intellectuelle est fulgurante. Il prouve son talent de romancier, mais n'arrive pas à se faire une place dans la littérature et à être publié.
Il ne lâche rien ! Assurément, Jack London raconte son vécu.

Petit reproche : les personnages secondaires, comme la logeuse portugaise, son compagnon Joe de blanchisserie, la jeune ouvrière Lizzie, qui représentent, tout comme lui, les milieux populaires, auraient mérité d'être approfondis.
Mais Martin Eden est obnubilé par ce qu'il n'a pas.
Plus il découvre la bourgeoisie, plus il déchante. C'est la désillusion totale lorsqu'il prend conscience de sa médiocrité.

Ce roman est bien construit, sauf peut-être quelques débats philosophiques qui perturbent la fluidité de lecture. Il mène de front plusieurs thématiques : l'appartenance à une classe sociale, le métier d'écrivain et la reconnaissance de la créativité, l'obstination et la fureur de réussir.

Un roman très "social" mais pas vraiment optimisme…

Extrait :
Voilà où réside l’épouvantable paradoxe : les portes d’entrée de la littérature sont gardées par des cerbères qui sont les ratés de la littérature. Les rédacteurs en chef, leurs adjoints et associés, pour la plupart, les lecteurs de manuscrits qui travaillent pour les revues et les maisons d’édition, pour la plupart ou presque tous, sont des gens qui ont voulu écrire et qui n’ont pas réussi.

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