On ne naît pas Noir, on le devient - SAGOT-DUVAUROUX Jean-Louis

Couverture On ne naît pas Noir, on le devient

Aucun enfant ne naît noir et il faut plusieurs jours pour que la peau se pigmente. L'" identité " des jeunes Noirs de France elle non plus n'a rien d'immédiat. Elle est une construction culturelle traversée de confusions où se mêlent idéologie de la race, mémoires douloureuses ou mutilées, racisme réel ou fantasmé, bonnes ou moins bonnes intentions de la société " blanche ". Quel regard les enfants français de parents africains portent-ils sur la France, sur le " bled ", sur la culture de leurs parents, sur eux-mêmes ? Sont-ils aidés, ou au contraire gênés, par des termes comme " intégration ", " origines ", " communauté ", " métissage culturel " ? Le metteur en scène et dramaturge Jean-Louis Sagot-Duvouroux nourrit ce débat de son expérience personnelle et professionnelle : très impliqué dans la vie artistique du Mali, il s'est marié dans ce pays et son fils a la double nationalité. Il a également mené de nombreuses actions éducatives en banlieue parisienne. A partir de multiples exemples, il décrit avec une grande finesse la condition et les aspirations de ces filles ou garçons, originaires d'Afrique mais aussi des Antilles, bons ou mauvais sujets, français par choix ou parce que c'est comme ça, qui font tous partie de notre jeunesse.

Biographie de l’auteur

Jean-Louis Sagot-Duvauroux est né en 1950. Dramaturge, philosophe et scénariste, il est très impliqué dans la vie artistique du Mali et a mené de nombreuses actions éducatives en banlieues parisiennes.

 

Date première édition: octobre 2004

Editeur: Albin Michel

Genre: Essai

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 03 octobre 2012



Michel-Henri
Appréciation de lecture
On ne naît pas Noir, on le devient
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 04 octobre 2012
L'auteur à travers son expérience - il a vécu et travaillé au Mali, il a épousé une malienne avec qui il a eu un garçon, il travaille et fait des interventions en banlieue auprès de jeunes issus de l'immigration - nous fait découvrir la naissance d'une identité. Son titre, loin d'être provocateur, énonce une réalité : nous naissons à une identité à travers le regard de l'autre. L'identité n'est que culturelle. Nous ne nous réveillons pas tous les matins en nous disant que nous sommes blancs, pourtant il suffit que nous fréquentions des noirs pour que nous soyons renvoyés à une identité de blanc, l'inverse étant parfaitement symétrique. Cependant cette identité, factice puisqu'elle n'existe que dans le regard de l'autre, n'est pas une fatalité. Il suffit que nous soyons en connivence avec l'autre pour qu'elle disparaisse. Si nous avons des amis noirs ou blancs ou autres nous ne les définissons pas par la couleur de leur peau mais par leur identité propre, en tant qu'individu. L'interaction ne se fait plus sur la base de l'appartenance à telle ou telle communauté mais sur la confrontation de deux individualités.
Ce livre devrait en particulier être lu par tous ceux qui ont à traiter des questions de l'immigration et à travailler avec des communautés issus de l'immigration. Sa lecture leur permettrait entre autre de prendre la bonne distance avec le langage. Ainsi ils découvriraient qu'utiliser le mot "black" à la place du mot "noir" induit des contresens, les gens issus d'Afrique noire ne se considèrent pas comme des blacks mais comme des noirs, contrairement aux antillais qui s'identifient plus volontiers pour des raisons évidentes aux noirs américains.
L'essai n'est pas particulièrement bien écrit mais la forte implication de l'auteur dans son récit ainsi que la passion qu'on devine l'animer, rend la lecture très agréable et très enrichissante.
Dernière édition : 04 octobre 2012, 23:07:35 par gislaine  

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