La petite balle lancée par un nain - CHO Sehui

Couverture La petite balle lancée par un nain

Prix Dong-in 1979. Expulsée de son taudis, une famille de Seoul lutte pour survivre. Le père - un nain - bascule peu à peu dans la démence. Les fils cherchent en vain du travail, la soeur cadette se sacrifie pour récupérer le droit à un logement... Mêlant les voix des trois enfants, évitant le piège du misérabilisme, Cho Sehui dépeint avec force et pudeur la déchéance de ces exclus. D'une écriture saisissante de vérité, son récit nous projette au coeur d'une Corée du Sud asphyxiée par son miracle économique, où la folie devient l'emblème d'un univers empreint de désespoir.

Biographie de l'auteur

CHO Se-hui est né le 20 août 1942. Cho a fréquenté l'Institut des arts Seorabeol et l'université Kyonggi à Séoul2. Il était membre de la « génération hangeul » qui a été appelé ainsi car ses membres ont été les premiers à être éduqués entièrement en langue coréenne (la colonisation japonaise avait provoqué la censure de la langue coréenne au début du XXe siècle). Son œuvre la plus fameuse est la série du Nain, ensemble de nouvelles évoquant les problèmes sociaux de la Corée du Sud dans les années 1970. Prix Dong-in en 1979.  

Date première édition: avril 1978

Editeur: Actes Sud

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (1 note)

Enregistré le: 26 mai 2016



Gislaine
Appréciation de lecture
La petite balle lancée par un nain
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 28 mai 2016
C'est un petit roman (90 pages) triste et fataliste.

Il fait le portrait sans concession de l'urbanisation et de l'industrialisation de la Corée du Sud, dans la seconde moitié des années 70 (années de dictature militaire de Park Chung-hee).
3 chapitres où chacun des enfants de cette famille défavorisée raconte l'expulsion et la destruction de leur maison ancestrale.


Extrait page 39 (conditions de travail) :

La pause était limitée à trente minutes. Bien que nous travaillions dans la même usine, nous ne nous rencontrions jamais. Tous les ouvriers travaillaient de façon isolée. Les dirigeants vérifiaient et prenaient note de la qualité et de la quantité de production de chacun. Ils nous disaient de manger en dix minutes et d’utiliser les vingt minutes restantes à taper dans un ballon. Nous allions sur un petit terrain pour frapper comme des sourds sur une balle. Sans pouvoir nous mêler vraiment les uns aux autres, nous n’arrivions qu’à suer un bon coup.
Nous travaillions sans répit. L’usine ne faisait que nous demander. Nous travaillions jusqu’à la nuit dans une atmosphère épaisse et un bruit assourdissant. Bien sûr, nous ne mourions pas sur place, mais la combinaison des conditions de travail sordides, de la quantité de sueur dépensée et du dérisoire de notre paie mettait nos nerfs à vif.

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