La pierre tombale - OH Jung-Hi

Couverture La pierre tombale

Haeryông, petit port au nord de la Corée. C'est ici qu'est né Hyôndo, tout comme son père et son grand-père, propriétaire de bateaux. C'est ici que se joue l'histoire d'une famille en cet été qui débute pendant la seconde guerre mondiale et s'achève avec la mise en place du gouvernement communiste. En l'espace de quelques mois, le petit monde de Hyôndo, un garçon de neuf ans curieux et solitaire, bascule en même temps que celui des grands. Tous les jours, il est à son poste de guet dans le quartier où se trouve une stèle - cette " pierre tombale " témoin de l'Histoire - pour observer la démarche dandinante d'un marchand chinois, la violence de la police japonaise, ou l'arrivée de l'oncle, apportant avec lui les vestiges d'un passé que tous veulent oublier, l'opium, mais également la peur majeure de l'avenir : " la maladie d'Hiroshima ". A l'automne, quand les Japonais laissent la place aux Russes, et quand tous ceux qui possédaient se retrouvent démunis et acculés, les parents de Hyôndo doivent faire un choix rester et connaître la honte, ou partir et devenir des étrangers dans leur propre pays. A travers le regard de l'enfant, le beau récit d'Oh Jung-Hi procède par touches subtiles et imagées, et suggère plus qu'il ne décrit l'intensité des sentiments et la violence de l'Histoire.

Biographie de l'auteur

OH Jung-hi, née à Séoul en 1947, au lendemain de la colonisation japonaise, traverse les différentes étapes déterminantes de l’histoire coréenne : guerre de Corée (1950-1953), coup d’État en 1961, « rénovation » du président Park Chung-Hee… Avec la guerre de Corée en toile de fond, elle se concentre plus sur les personnages que sur le contexte historique. En France, deux recueils de nouvelles, l’Âme du vent et le Chant du pèlerin sont disponibles en poche aux éditions Picquier qui ont également publié en 2004 un court roman intitulé La Pierre tombale. Son roman Sae, traduit en une dizaine de langues dont le français (l’Oiseau, le Seuil, 2005) a reçu le prix Liberatur en Allemagne

Date première édition: novembre 2004

Editeur: Philippe Picquier

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 0 / 10 (1 note)

Enregistré le: 26 juin 2016



Michel-Henri
Appréciation de lecture
La pierre tombale
Appréciation : / 10
Commentaire #1 du : 26 juin 2016
Ce court roman m'a beaucoup plu par son style.
On dirait une succession de tableaux, quelque chose comme des croquis pris sur le vif qui donnent une atmosphère particulière. L'arrière-plan suggéré est beau mais les scènes sont cruelles. C'est à la disparition d'une petite société prise dans la tourmente de l'histoire, qu'on assiste. Les êtres humains n'ont pas de prise sur leur destin, ils sont ballottés par les vagues des événements. L'oncle opiomane fait horreur et honte à tout le monde, mais n'est-ce pas parce qu'il est l'image de ce que chacun est, en définitive, un fétu jeté dans le grand vent de l'Histoire.

Citation (page 29)
« Décidé à la réveiller, Hyôndo se rapprocha sur ses genoux et prit la petite main qui émergeait de la couverture. Elle était chaude et moite. Le goût sec et râpeux de la poire d'hiver qui était resté dans sa bouche se fondit dans le parfum de la fièvre. Oubliant de réveiller Shin-chan, il se laissa entraîner par cette chaleur dans une douceur ou un bien-être infini. Quelque chose qui ressemblait à un sommeil profond... »

Ecrire un avis de lecture

  • Les champs obligatoires sont marqués avec une *.

Si vous avez des difficultés à lire le code, cliquer sur le code lui-même pour en générer un nouveau.
Recopier le code de sécurité :