Quand nous étions révolutionnaires - AMPUERO Roberto

Couverture Quand nous étions révolutionnaires

Le récit s'ouvre sur le coup d'État d'Augusto Pinochet au Chili. Opposant à la dictature, le narrateur assiste à l'arrestation, la torture, et la mort de ses compagnons de lutte. En 1974, il s'exile en Allemagne de l'Est et rejoint rapidement un réseau de jeunes communistes. C'est là qu'il rencontre la fille du fameux révolutionnaire cubain Ulysse Cienfuegos (directement inspiré de Fernando Flores Ibarra, cacique de la révolution castriste, responsable de la mort de centaines de Cubains « contre-révolutionnaires »).
Éperdument amoureux d'elle, il accepte de la suivre à Cuba pour y fonder une famille et enfin vivre l'idéal communiste. Exalté par l'idée de la révolution, dirigé d'une main de maître par son terrible beau-père, le jeune homme embrasse immédiatement la devise de Castro : la patrie ou la mort. Alors que son mariage bat de l'aile, il découvre petit à petit la face cachée du régime. Les membres de la famille Cienfuegos vivent dans l'opulence, le reste de la population est soumise au rationnement. Chaque frein administratif ou bureaucratique est réglé en un clin d'oeil, à la seule mention du nom de son beau-père. Son amitié pour Herberto Padilla l'éclaire sur les persécutions dont les intellectuels font l'objet. Mis au ban de la société castriste par son divorce, il découvre le quotidien des habitants de La Havane, les privations, le secret, le néant des jours. Se méfier de tous, lutter pour trouver un toit, un morceau de pain, surveiller ses actes, ses paroles, jusqu'à ses pensées, à chaque instant. Une seule obsession le guide, comme Reinaldo Arenas ou Zoé Valdès avant lui, quitter l'île, chercher la liberté, encore. Avec esprit, entre mélancolie et humour, Roberto Ampuero raconte la quête d'un idéal. Très chaleureusement salué par la critique hispanophone, Nuestros años verde olivo est resté 24 mois sur la liste des best-sellers et a été salué par Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature.
Traduit de l'espagnol (Chili) par Anne Plantagenet

Biographie de l'auteur

Roberto Ampuero (né en 1953) est un écrivain chilien.
Suite à la prise de pouvoir d'Augusto Pinochet le 11 septembre 1973, Roberto Ampuero, alors étudiant en lettre, s'exile à Cuba. Il y terminera ses études et y résidera jusqu'en 1979.
Après avoir vécu successivement en Allemagne et en Suisse, il s'installe aux États-Unis en 2000. Il enseigne la littérature à l'université de l'Iowa.

Date première édition: juin 1999

Editeur: JC Lattès

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 9 / 10 (1 note)

Enregistré le: 14 mars 2017



Gislaine
Appréciation de lecture
Quand nous étions révolutionnaires
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #1 du : 15 mars 2017
Le titre original est « Nuestros años verde olivo » en référence à l'uniforme des révolutionnaires cubains. « Quand nous étions révolutionnaires » " est l’autobiographie de Roberto Ampuero et relate son parcours à Cuba entre 1974 et 1980.

Cette chronique douce-amère demande un peu d’attention à son lecteur. Si vous êtes intéressé par la guerre froide, la révolution cubaine ou/et le coup d’état de Pinochet au Chili en 1973, ce livre est pour vous. C’est une tranche de vie inédite avec des personnages pittoresques, des anecdotes, de la méfiance, des doutes et des désillusions. La vie des Cubains supportant la pénurie alimentaire et la censure est racontée avec réalisme. Jamais amer, jamais larmoyant, ce livre équilibré explique les « années grises » à Cuba et permet de comprendre les cheminements moraux et psychologiques des personnages.
Un témoignage (certains noms ont été changés) édifiant et fort bien écrit.

Mario Vargas Llosa (Prix Nobel de littérature) préface :
Je t’écris ces lignes pour te féliciter pour ce magnifique témoignage littéraire qui m’a profondément ému. Cela faisait longtemps qu’un livre ne m’avait pas autant absorbé et bouleversé. C’est une description honnête, véridique et lucide de cette illusion que nous avons partagée, comme tant de Latino-Américains, avec la Révolution cubaine.

Extrait page 490
Concrètement, quand j’écrivais – Quand nous étions révolutionnaires, je n’ai pas pensé une seconde que ces mémoires me placeraient sur la liste noire d’un régime, feraient de moi la cible des attaques de ses agents et compagnons, et trouveraient tant de lecteurs dans le monde.
Aujourd’hui, ce livre circule en Amérique Latine et dans des pays européens, et le plus important, il est également lu, bien que clandestinement, à Cuba.

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