Rien n'est noir - BEREST Claire

Couverture Rien n'est noir

« À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce que rien n’est noir, absolument rien.
Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint.
Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques. »

Biographie de l'auteur

Claire Berest, née en 1982, est une écrivaine française.
Elle avait 25 ans lorsqu'elle a démissionné de son poste de professeur de français à Bobigny. De ce constat d'échec est né "Enfants perdus" (Plein jour 2014), enquête à la brigade des mineurs, pour savoir ce qui cloche chez ces adolescents indéchiffrables.
"Mikado" est son premier roman, publié en 2011. Dans "L'Orchestre vide", en 2012, elle raconte son histoire d'amour avec le chanteur canadien Buck 65.
Claire Berest est la soeur d'Anne Berest, elle aussi romancière. Elles sont les arrières petites filles du peintre Francis Picabia.

Date première édition: août 2019

Editeur: Stock

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 8.75 / 10 (4 notes)

Enregistré le: 18 octobre 2019



MB
Appréciation de lecture
Rien n'est noir
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #4 du : 08 septembre 2021
Le style est magnifique, très coloré !

J''ai été touchée par le lot des souffrances endurées par cette femme 'hors norme' qui avait choisi un compagnon tout aussi original qu'elle !

extrait :
"Frida a choisi d'être choisie par l'Ogre
Elle voulait le plus grand, le plus gros, le plus drôle
Toute la montagne"

Ils ont eu une relation fusionnelle et Diego veillait sur elle

Par exemple il avait préparé en amont un voyage qu'elle allait faire aux Etats-Unis pour présenter ses oeuvres :
extrait :
"Avant son départ, Diego lui avait préparé une liste de gens importants à inviter, à ensorceler pour accroître l'influence du couple Rivera. Et leur ouvrir des horizons toujours plus étincelants. Il n'avait pas même oublié les Rockefeller, à la guerre comme à la guerre. Il a envoyé du Mexique des tas de lettres de recommandation.

Il adore qu'on adore sa femme.

Elle a lu ce qu'il écrit d'elle : 'Je vous la recommande, non parce que je suis son mari, mais en tant qu'admirateur enthousiaste de son travail, à la fois mordant et tendre, froid comme l'acier, délicat et fin comme une aile de papillon, adorable comme un beau sourire, profond et cruel comme peut l'être la vie' "

et enfin autre extrait expliquant la manière qu'avait Frida Kahlo de peindre :

"Frida peint d'un seul tenant, comme on recouvre un petit mur blanc d'une fenêtre en trompe-l'oeil.
Elle commence par le haut et déroule son tissu en vagues comme pour ajuster au regard des autres ce qu'elle voit dans sa tête.
Les contours sont vite tracés, elle est une peintre de couleurs et de fluides, comme si elle habillait sa toile, drapait,
coupait, tendait pour vêtir au plus juste les habitants de son esprit.
...elle peint juste ce qu'elle voit"

Cet ouvrage brillant, tout en nuances, m'a donné envie de revoir les oeuvres de ces deux artistes
Claudine
Appréciation de lecture
Rien n'est noir
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #3 du : 11 octobre 2020
L'artiste peintre mexicaine Frida Khalo on aime ou pas.. Claire Berest, l'auteur de ce roman-biographie, aime Frida... moi aussi !!!

Claire Berest nous fait découvrir "en couleurs" la vie tumultueuse de Frida Khalo.

Présentation de ce roman très original et en couleurs selon les périodes de la vie de Frida :

le Bleu : la tendresse 1928 Mexico
Le Rouge : Le sang 1930-1932 Etats Unis
Le Jaune : la maladie, la peur 1933-1940 Mexico, New-York, Paris
Le Noir : l'absence de toute lumière
Le blanc : la présence de toutes les couleurs ?
et puis Diego Rivera : la couleur de la couleur"
Marie-Claire
Appréciation de lecture
Rien n'est noir
Appréciation : 9 / 10
Commentaire #2 du : 05 février 2020
J’avais bien aimé le roman Gabriële que Claire Berest a écrit avec sa sœur. Elles sont les arrière- petites -filles de Francis Picabia. Ici aussi il est question d’une femme et de peinture.
C’est l’histoire de Frida Khalo, peintre mexicaine ,indissociable de celle de Diego Rivera son mari, lui aussi peintre. C’est l’histoire d’un amour passionné, tumultueux, volcanique, un amour hors du commun, celui de « l’éléphant et de la colombe »
L’auteure raconte la vie de souffrance et de couleurs de Frida Khalo
Souffrance car elle a été victime d’un très grave accident qui la laisse handicapée à vie et couleurs car sa peinture extrêmement colorée sublime sa douleur et ses racines mexicaines. D’ailleurs, chaque chapitre est annoncé par une couleur.
Ce roman nous emmène du Mexique aux Etats-Unis puis en France où elle rencontre Marcel Duchamp(amis de Gabriële et Francis Picabia ), André Breton, Picasso et bien d’autres.
C’est une belle biographie qui nous permet de bien comprendre "de l'intérieur" cette femme libre, excentrique, excessive,qui a souffert, a été trompée, par Diego, l’a trompé aussi. L’auteure nous fait aussi découvrir aussi le milieu artistique des années trente.
J’ai eu envie de découvrir les œuvres de ce couple atypique que je ne connaissais que superficiellement.
A lire en complément de Gabriële pour se plonger dans les milieux artistiques du début du siècle
Pomah
Appréciation de lecture
Rien n'est noir
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 05 février 2020
J'apprends donc qu'avant l'ACCIDENT, FRIDA KHALO voulait être médecin - c'est de sa position allongée, corsetée, qu'elle va commencer à peindre, des toiles personnelles, pratiquement que des auto portraits - c'est aussi sa passion torride et tumultueuse avec le peintre DIEGO RIVERA, et jusqu'à la mort.

sous la forme presque d'un journal, puisque j'ai eu l'impression d'entendre FRIDA elle -même parler, que sa courte vie hétéroclite, passionnée, douloureuse, charnelle, est écrite, presque sous forme de pensées personnelles, bien rendues par l'auteur -

FRIDA, est devenue une icône du monde artistique, féministe, anticonformiste, libre aussi, elle avait la capacité de détourner les machos, c'est aussi ce qui sans doute plaisait à ses nombreux amants -

les phrases sont courtes, sèches, comme les aiguilles qui traversent le corps de la peintre, sans cesses, il y a également beaucoup de mots inconnus pour moi, ou simplement inventés par FRIDA.

C'est FRIDA qui écrit ce roman, et c'est très bien rendu.

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