Si tu manges un citron sans faire de grimaces - PAMIES Sergi

Couverture Si tu manges un citron sans faire de grimaces

Il s’agit de vingt contes moraux très courts. Dans la concision du trait, Pàmies fait de plus en plus penser à Chamfort ou à La Bruyère. Ses portraits de l’homme moderne sont si aigus dans l’observation qu’ils en deviennent universaux.
“A la radio, j’ai entendu que si on mange un citron sans faire de grimaces tous vos désirs seront accomplis, mais j’ai peur d’essayer, de faire des grimaces et que plus aucun de mes désirs ne s’accomplisse jamais.” Tels sont les héros des nouvelles de Pàmies, pleins d’innocentes manies dévastatrices, de craintes puériles alors que seule les menace la banalité de l’existence. Plus noires que d’habitude, ces nouvelles sont toutes pénétrées de la vanité de toute vie. Qu’il s’agisse du mort qui s’aperçoit combien, après l’avoir enterré, sa famille s’épanouit, ou de l’homme qui envoie des enveloppes vides à des inconnus. Mais à travers ces histoires baroques ou drolatiques, Pàmies s’interroge sur les difficultés de la fiction face à un monde où il n’y a plus de héros mais seulement des hommes sans qualités. Pour rester honnête le récit ne devrait-il pas se faire aussi neutre, aussi économe et finalement aussi court que nos vies anonymes. Heureusement, il reste l’humour et une grande curiosité pour cet homme nouveau avec ses manies innocentes ou non, ses faiblesses et, si l’on creuse bien, son humanité intacte.

Biographie de l’auteur

Sergi Pàmies est né à Paris, en 1960, de parents émigrés politiques. Il n'apprend le catalan qu'à dix ans, quand ses parents rentrent à Barcelone, mais c'est cette langue qu'il choisit quand il devient écrivain. Journaliste à El Pais, il travaille également pour la radio et la télévision. Il est aussi traducteur, de Jean Echenoz et d'Amélie Nothomb notamment. Ce livre est le huitième de Sergi Pàmies à être publié aux éditions Jacqueline Chambon.

 

Date première édition: septembre 2008

Editeur: Jacqueline Chambon

Genre: Conte

Mots clés :

Notre avis : 7 / 10 (3 notes)

Enregistré le: 04 octobre 2012



Mélusine
Appréciation de lecture
Si tu manges un citron sans faire de grimaces
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #3 du : 01 décembre 2012
Pàmies écrit des contes très courts, cruels dont les héros sont des personnes ordinaires.
Il raconte leur vie banale, sans histoires, qu'il tord avec vigueur et beaucoup d'humour
un type meurt mais personne ne le pleure
une ado demande à ses parents de divorcer parce qu'elle ne supporte plus d'être la seule à l'école à avoir des parents unis.
un homme envoie des enveloppes vides à des inconnus.
un livre qui se lit rapidement et nous fait passer un bon moment.
Gislaine
Appréciation de lecture
Si tu manges un citron sans faire de grimaces
Appréciation : 7,5 / 10
Commentaire #2 du : 03 novembre 2012
20 nouvelles :
L’autre vie – Notre guerre – Comme deux gouttes d’eau – Monospace – Le sang de notre sang – Toast – Le puits – Convalescence – Le jeu – Expérience – Fiction – La vie douce – Une photographie - Destinataires – Mon beau sapin – Escabèche – Le voyage – Le dénouement – L’exclusion – Justement, nous parlions de toi.

Ce petit livre de nouvelles très courtes raconte des instants fugaces de la vie quotidienne comme les conseils d'un voisin, la séparation, le plaisir, le jeu ... La lecture d'aspect facile est en fait un mélange de raffinement, de gravité et d'ironie.

J'ai bien aimé les nouvelles les plus courtes qui révèlent dans la dernière phrase une chute délicate.
Un auteur talentueux à découvrir.
Michel-Henri
Appréciation de lecture
Si tu manges un citron sans faire de grimaces
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 07 octobre 2012
Avec beaucoup de sagacité et un talent certain, l'auteur démonte les ressorts de ce qui souvent conduit nos actions.
Au travers de ces vingt nouvelles avec un humour décalé, parfois vraiment drôle, d'autres fois vraiment grinçant, Pamies dresse le portait de héros ordinaires qui peuvent être tout un chacun. Leurs actions sont souvent dérisoires ou ils sont parfois placés dans des situations plus dramatiques mais à chaque fois cela nous mène à nous interroger sur l'absurdité de l''existence humaine. N'est-ce pas là un trait fondamental de l'humour ?

Citation extraite de "Notre guerre" :

"Et comme avant de mourir, juste avant qu'explosent deux bombes (une d'abord, puis l'autre) tout près de lui, il ne pense ni à sa famille, ni à son enfance, ni à sa femme inconsolable qui recevra les condoléances officielles, ni aux enfants qu'il ne pourra pas avoir, mais à ces derniers mots que je traduirai du russe en catalan en essayant d'être fidèle à une réalité qui sera aussi une fiction : "Quelle merde, quelle grande merde, quelle gigantesque merde" "
Dernière édition : 07 octobre 2012, 14:55:21 par gislaine  

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