Les amis de la bibliothèque

Les personnages 'phares' sont Rick Prescott et Ellenora qui se retrouvent dans ce fameux café JULIEN, se tournent autour, se cherchent, se fuient alors que Rick pense :
extrait : "où pourrait-il être certain qu'elle l'attendrait, qu'elle l'aimerait, qu'elle saurait, sans le Café Julien ?"

de plus
extrait : "la Ellenora qui figurait dans ses rêves connaissait tout de lui car il entretenait avec elle de longues conversations apaisantes où il lui racontrait tout et était parfaitement compris d'elle"

D'autres gravitent autour d'eux : Dalzell, Ben, peintres, Briggs apprenti journaliste, Elsie...etc

J'ai aimé les touches d'humour dans les descriptions des clients de toutes origines du Café, par des portraits parfois acides ou moqueurs...

extrait : "il y avait le sanguinaire critique de théâtre, intrépide devant sa feuille blanche mais qui traînait peureusement sa vieille mère paralytique partout où il allait pour se protéger des explosions des comédiens et dramaturges courroucés."

extrait : "elle vit le peintre du dimanche de Wall Street qui venait au Julien pour côtoyer les artistes professionnels...ces courtiers du dimanche qui boursicotaient afin de pouvoir garder leur statut d'artistes"

la cuisine est très élaborée, pas à la portée du premier venu !
extrait : "tous ceux qui s'étaient pâmés devant une bisque de homard 'à la Julien'...firent le serment que le Julien continuerait d'exister".

Tout ce petit monde veut être vu au Café mais quand on décide de le démolir tout se délite !
extrait : "le Café n'était plus, et un règne avait pris fin. Ceux qui n'avaient été retenus que par la magie du lieu s'éparpillèrent tels des brins de paille une fois coupée la ficelle retenant la botte."

On peut reconnaître la modernité de l'écriture et l'esprit de l'écrivain qui tire les ficelles !