Le grand marin - POULAIN Catherine

Couverture Le grand marinQuand Lili Colt arrive à Kodiak, un port de l'Alaska, elle sait qu'elle va enfin réaliser son rêve : s'embarquer sur un de ces bateaux qui partent pêcher au loin. Pour la jeune femme, une runaway qui a fui jadis le confort d'une famille française pour " faire la route ", la véritable aventure commence. Le choc est brutal. Il lui faut dormir à même le pont dans le froid insupportable, l'humidité permanente et le sel qui ronge la peau, la fatigue, les blessures...Seule femme au milieu de ces hommes rudes, au verbe rare et au geste précis qui finiront par l'adopter. A terre, Lili partage la vie des marins -les bars, les clubs de strip-tease, les motels miteux. Quand elle tombe amoureuse du " Grand marin ", elle sait qu'il lui faudra choisir entre sa propre liberté et son attirance pour cet homme dont la fragilité la bouleverse. Entre Jack London et Marguerite Duras, Catherine Poulain fait entendre une voix unique dans le paysage littéraire français, avec ce magnifique premier roman qu'on devine très autobiographique.

Biographie de l'auteur

Catherine Poulain, née en 1960, commence à voyager très jeune et à multiplier les expériences professionnelles. Ouvrière dans des conserveries de poissons en Islande, saisonnière agricole en France et au Canada, barmaid à Hong Kong, employée sur des chantiers navals aux Etats-Unis, dans la pêche durant dix ans en Alaska. Elle partage aujourd'hui sa vie entre les Alpes de Haute-Provence et le Médoc où elle est respectivement bergère et ouvrière viticole.

Date première édition: février 2016

Editeur: Olivier

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 6.33 / 10 (3 notes)

Enregistré le: 10 avril 2016



Michel-Henri
Appréciation de lecture
Le grand marin
Appréciation : 5 / 10
Commentaire #3 du : 05 avril 2019
Il s’agit bien ici d’un roman d’aventure d’ailleurs largement autobiographique à ce qu’il semblerait. Mais nous sommes loin de la découvertes de contrées merveilleuses et de peuples étranges. Ce que Lili vient chercher en Alaska c’est quelque chose au-delà du dépaysement, quelque chose qu’il faut extirper de soi. Son cheminement ressemble à une ascèse des temps modernes. En fréquentant ces hommes rudes revenus de tout et surtout de l’espoir, elle pense trouver sa vérité. Le climat tout aussi rude ainsi que le travail épuisant favorisent aussi cette introspection.
Ici pas de longues envolées lyriques. Nous en sommes quitte pour imaginer ce que peut-être l’Alaska nous qui avions déjà rêver avec London ou d’autres de ces contrées sauvages. Malgré l’omniprésence de l’océan, elle ne s’appesantit jamais dans sa description. C’est un personnage à part entière ; on ne sait jamais s’il est favorable ou hostile. Souvent l’héroïne craint de le fâcher et toujours de l’affronter. C’est contre lui qu’elle entend affirmer sa force, être l’égal des hommes.
Sa description qui se veut empathique des hommes et des femmes qui vivent ou plutôt survivent là, m’a laissé un goût amer. Ce qu’ils nous montrent ces hommes c’est une image assez pathétique. Leur philosophie de la vie tourne en rond. On les imagine déjà vieux alors qu’ils sont dans la force de l’âge. Même les plus jeunes sont déjà vieux. On comprend qu’ils sont venus en Alaska en pensant être dans un des derniers espaces de liberté mais en fait ils sont tout aussi aliénés que s’ils travaillaient en usine. De la liberté il ne leur en reste que le sentiment quand ils se retrouvent affrontés aux flots furieux et qu’ils jouent leur vie.
Ce que Lili vient chercher on ne sait trop. On devine assez vite qu’elle a fuit quelque chose en son pays. Mais que vient-elle chercher auprès de ces hommes rudes, la figure du père ? Elle veut absolument retrouver une famille, un cocon et elle pleure de désespoir quand ce cocon se défait au retour de la pêche.
Le style est assez particulier aussi mais il donne son rythme au récit comme des vagues courtes qui viennent cogner sans relâche.
Bref j’ai eu de mal à rentrer dans ce récit. J’ai eu du mal à m’identifier à la quête de l’héroïne. C’est trop loin de moi.
Michel G.
Appréciation de lecture
Le grand marin
Appréciation : 6 / 10
Commentaire #2 du : 06 novembre 2017
On ne saura jamais pourquoi C.Poulain a quitté sa Provence (Manosque-des-couteaux, en fait Manosque des plateaux).
Un rêve ? Un besoin d'oubli dans le dépassement de soi-même ? Une recherche du danger, de la mort ?
Le récit alterne les saisons de pêche (les meilleurs passages) et la vie au port (un seul mot d'ordre "peindre la ville en rouge", effet désastreux de l'alcool, trop long et un brin répétitif donc ennuyeux ).
Une écriture qui tient du documentaire journalistique, simple, précise mais quelconque.
Son crédo : "peut-être que je voulais aller me battre pour quelque chose de puissant et beau. Risquer de perdre la vie mais au moins la trouver avant". Mmmouais.....
Gislaine
Appréciation de lecture
Le grand marin
Appréciation : 8 / 10
Commentaire #1 du : 04 août 2016
C'est un roman qui vous emmène au grand large. N’hésitez pas à remonter le col de votre ciré et n'oubliez pas vos gants.
Nous partons à la pêche à la morue et au flétan au large de l'ile de Kodiak près de l'Alaska.

Lili, qui ressemble étrangement à son auteure Catherine Poulain a besoin de liberté et veut coute que coute être l'égal des hommes. Le roman raconte principalement le caractère entêté de Lili qui affronte des conditions de travail pénibles et répétitives (amorçage et vidage du poisson ...), une mer démontée et la rudesse des hommes d’équipage. A bord, le café est son seul carburant et les engueulades les seules discussions.
A terre, ce n'est guère mieux : ambiance de bars, de beuveries et foyer pour sans abri avec soupe populaire.

Alors pourquoi cette fuite vers des terres hostiles ? pourquoi cette obsession à vouloir partir (et mourir) ? Que de souffrance ! Le style est épuré et acide. L'écriture est à vif, à peine romancée. Au début c'est un peu difficile à supporter. C'est un livre qui se ressent.

Ce récit de voyage force l'admiration. Catherine Poulain fera ce métier pendant 10 ans et se fera accepter et respecter.
A lire pour découvrir l'envers du décor de la pêche.

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