Les heures souterraines - DE VIGAN Delphine
Chaque jour, Mathilde prend la
ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu'au Vert-de-Maisons. Chaque jour,
elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance,
monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans
une entreprise où on ne l'attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien
n'ait été dit, sans raison objective, Mathilde n'a plus rien à faire. Alors,
elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu'elle cache
à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte
dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette
ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend
derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens
l'attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que
quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville
et l'immense solitude qu'elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes
parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter,
ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d'eux, la ville se presse, se
tend, jamais ne s'arrête. Autour d'eux s'agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au coeur
d'une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l'on risque de se perdre
sans aucun bruit.
Biographie de l’auteur
Delphine de Vigan est l'auteur de No et moi, révélation du magazine LIRE 2007, prix des libraires 2008 et prix solidarité 2009. Elle vit à Paris, connaît bien la ligne D du RER et la couleur des lignes de métro. Les heures souterraines est son cinquième roman.
Date première édition: août 2009
Editeur: Jean-Claude Lattès
Genre: Roman
Mots clés :
Notre avis : 7 / 10 (1 note)
Enregistré le: 01 avril 2010
Appréciation : 7 / 10
Commentaire #1 du : 21 avril 2010