Knulp - HESSE Hermann

Couverture La danse des fauves

L'Allemagne, début de siècle. Knulp, un vagabond vieillissant juste sorti de l'hôpital, revient au village de son enfance : il est malade, diminué, épuisé par ses années d'errance. Sans logis, il va de maison en maison, s'installe au gré de sa fantaisie chez l'un où chez l'autre. Mais l'accueil qu'il reçoit est faussement chaleureux. Méfiance et rancune sont dans les têtes. Ses anciens camarades lui reprochent d'avoir gâché les dons qu'il possédait et de s'être abandonné à la vacuité de la vie de bohème...
Avec Knulp, Hermann Hesse a brossé l'un de ses plus beaux portraits littéraires. Celui d'un être libre qui, pour orienter son existence, a préféré le rêve aux conventions sociales. Personnage complexe et attachant, Knulp compose une figure fascinante de dilettante doué dont le lecteur pénètre peu à peu les pensées les plus secrètes... Roman magique, apologie de la liberté, de la désinvolture et du désintéressement, Knulp est aussi une superbe méditation sur les blessures secrètes, la solitude et l'échec.

Biographie de l'auteur

Hermann Hesse (1877-1962) est un romancier, poète, peintre et essayiste allemand et suisse.

Né dans une famille de missionnaires protestants, son grand-père, un patriarche, est médecin et également conseiller régional. Fin 1892, il entre au lycée de Bad Cannstatt, à Stuttgart. En 1893, il y obtient son diplôme probatoire de première année, mais interrompt ses études.

Hesse travaille à partir du 17 octobre 1895 dans la librairie Heckenhauer à Tübingen. En 1898, Hesse devient assistant libraire et dispose d'un revenu respectable, lui assurant une indépendance financière vis-à-vis de ses parents.

En 1901, Hesse peut réaliser l'un de ses grands rêves en voyageant pour la première fois en Italie. À la même époque, les occasions de publier des poèmes et de petits textes littéraires dans des revues se multiplient. Il publie alors son roman "Peter Camenzind" en 1904, marquant la rupture : Hesse peut maintenant vivre de sa plume.

Lors de la Première Guerre mondiale, ses prises de position pacifistes créent une rupture avec son public et lui attirent les attaques de la presse allemande et des lettres de menaces. Il vit aussi des crises familiales et rédige frénétiquement son roman "Demian" qu'il publie après la guerre sous le pseudonyme d'Emil Sinclair. En 1922, paraît le roman "Siddhartha" où s'exprime son amour de la culture indienne et des sagesses orientales. Un an après, Hesse obtient la nationalité suisse.

Les principales œuvres qui suivent, "Le Curiste" en 1925 et le "Voyage à Nüremberg" en 1927, sont des récits autobiographiques teintés d'ironie, dans lesquels s'annonce déjà l'un des plus célèbres romans de Hesse, "Le Loup des steppes" (1927).
Après son troisième mariage, il publie "Narcisse et Goldmund" (1930). En 1931, il commence à composer ce qui est considéré comme sa dernière grande œuvre, intitulée "Le Jeu des perles de verre". Il publie en 1932 un récit préparatoire, "Le Voyage en Orient".

Son refuge spirituel contre les querelles politiques et plus tard contre les nouvelles terribles de la Seconde Guerre mondiale est le travail sur son roman "Le Jeu des perles de verre". À partir de 1937, les ouvrages de Hesse ne sont vendus que précautionneusement, et aucun journal allemand ne publie ses articles.

Imprimé en Suisse en 1943, c'est en grande partie pour "Le Jeu des perles de verre" que lui est décerné en 1946 le Prix Nobel de littérature. Il reçoit la même année le prix Goethe.

Date première édition: février 1915

Editeur: Le Livre de Poche

Genre: Roman

Mots clés :

Notre avis : 9 / 10 (1 note)

Enregistré le: 20 juin 2024



Gislaine
Appréciation de lecture
Knulp
Appréciation : 9,5 / 10
Commentaire #1 du : 20 juin 2024
Knulp est un vagabond désintéressé, coquet et aimable, qui a choisi l'errance et rejeté les conventions sociales.

Ce court roman d'Hermann Hesse se situe dans une Allemagne rurale des années 1890. Knulp est un personnage attachant qui a toujours voulu vivre libre. Ses amis pensent que c'est du gâchis. Âgé et malade, Knulp fait le bilan de sa vie de bohème et de solitude.
Faut-il regretter les choix de sa vie ? À la fin du chemin, Knulp souhaite revoir les paysages de son enfance, les bonheurs et aussi ses erreurs.

Les dernières pages sont très touchantes lorsqu'il dialogue avec Dieu.
Une ode à la liberté.
À lire ou relire

Extraits :
Knulp avait raison de suivre sa nature. En cela, peu de gens étaient capables de l'imiter?; il avait raison de parler à tout le monde, comme un enfant, et de gagner tous les cœurs, de raconter de belles histoires à toutes les femmes et de croire que chaque jour est un dimanche.

"Vois-tu, disait Dieu, je t'ai pris tel que tu étais. En mon nom, tu as vagabondé, tu as communiqué aux sédentaires un peu de ton besoin de liberté. En mon nom, tu as fait des bêtises, tu t'es attiré des moqueries ; c'est moi-même dont on s'est moqué en toi et qu'on a aimé en toi. Car tu es mon enfant et mon frère et un morceau de moi-même, et tu n'as goûté à rien et souffert de rien que je n'ai goûté et souffert avec toi."

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