Musée de la guerre de 1870
La guerre de 1870 s'est déroulée il y a 150 ans. Les Amis de la bibliothèque ont organisé, le dimanche 14 novembre 2021, la visite guidée du musée à Loigny-la-Bataille en Eure-et-Loir.
1870, guerre oubliée ?
Ce n'est pas le cas à Loigny-la Bataille. Le Musée de la guerre de 1870, entièrement rénové en 2017, s'est donné comme objectif d'honorer la mémoire de ceux qui sont tombés et mettre en avant la paix et l'entente amicale avec nos voisins européens.
Le musée est fermé en hiver, mais en constituant un groupe d'une dizaine de personnes, il est possible de bénéficier d'une visite avec un guide. Le musée propose aussi des visites adaptées aux scolaires.
La guerre de 1870-1871 est aussi appelée guerre franco-prussienne et dans la mémoire collective, elle est symbolisée par le casque à pointe.
Au cours des années 1860, le Chancelier Otto von Bismarck souhaite réaliser l’unification allemande autour de la couronne de Prusse (Guillaume 1er). Pour cela il va provoquer une guerre contre la France afin de rallier l’ensemble des États Allemands. En juillet 1870, Bismarck utilise le prétexte de la candidature d’un Prince prussien au trône d’Espagne afin d’envenimer les relations entre les gouvernements français et prussiens. C’est « l’affaire de la Dépêche d’Ems ».
Napoléon III déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. Deux armées très inégales vont s’affronter. L’armée française compte 140 000 hommes, mais n'a pas combattu en Europe depuis 20 ans. L’armée allemande est techniquement et moralement mieux préparée. En seulement 6 semaines, les Français sont anéantis. Le 2 septembre, Napoléon III est capturé lors de la bataille de Sedan. C’est la fin du 2nd Empire.
Des écrans tactiles avec projection murale, permettent de suivre les différentes stratégies et batailles, notamment celle de Loigny du 2 décembre 1870. Dans la plaine de Beauce, le canon retentit. Le Général de Sonis, les Zouaves pontificaux du Général de Charette font face aux Prussiens. Des combats s'engagent aussi dans le cimetière. La bannière dédiée au "Sacré-Cœur de Jésus" est déployée, mais les sacrifices n'empêchent pas la défaite. Il y aura 9 000 tués ou blessés. Sur les champs de bataille, la température descend cette nuit-là à -20 degrés.
L’armée de la Loire se replie sur Orléans.
La seconde armée de Loire du Général Chainzy est battue ...
Les unes après les autres, les armées françaises sont défaites.
Pour résumer la situation géopolitique, rien de tel qu'une carte de la construction de l'empire allemand entre 1865 et 1871.
Les différentes vitrines sont organisées avec soin autour d'une thématique : armes, couvre-chefs, uniformes, ambulance et soins aux blessés, médailles ...
La visite se poursuit à l'église Saint-Lucain construite à partir de 1872. Il est difficile de raconter toute la symbolique représentée dans ce lieu. Le jeune Lionel Royer (1852-1926), âgé de 17 ans lors du conflit franco-prussien, réalisera entre autres, deux grands tableaux nommés « L'Agonie du général de Sonis » et « La communion des Zouaves ».
Puis nous découvrons la chapelle mortuaire, la crypte, la tombe du Général de Sonis et l'ossuaire.
Dans la dernière salle, des objets personnels sont présentés, ainsi que "la tache noire". La tache noire représente sur la carte de France, la perte de l'Alsace et la Moselle.
La suite, nous la connaissons ...
Il reste tant à dire, Gambetta, la commune, la proclamation de l'Empire Allemand,
l'humiliation, la revanche ...
Avant de repartir, nous sommes allés voir les champs de bataille : la Croix de Sonis, le château de Goury, la Croix de Villours ainsi que le bois des Zouaves. Chaque lieu propose une notice explicative.