Les Amis de la Bibliothèque
pour la 8ème édition Maison d'écrivain, vous invitent à découvrir Alain-Fournier dans la Maison-école à Epineuil le Fleuriel et dans son village natal à La Chapelle d'Angillon dans le Cher (18). C'était le dimanche 2 juillet 2017.
Une fois n'est pas coutume. Cette année les Amis de la Bibliothèque ont réservé un car pour le déplacement. Une cinquantaine de personnes ont fait le voyage au pays du Grand Meaulnes.Extrait du Grand Meaulnes
"Une longue maison rouge, avec cinq portes vitrées, sous des vignes vierges, à l’extrémité du bourg ; une cour immense avec préaux et buanderie, qui ouvrait en avant sur le village par un grand portail ; sur le côté nord, la route où donnait une petite grille et qui menait vers La Gare, à trois kilomètres ; au sud et par derrière, des champs, des jardins et des prés qui rejoignaient les faubourgs… tel est le plan sommaire de cette demeure où s’écoulèrent les jours les plus tourmentés et les plus chers de ma vie — demeure d’où partirent et où revinrent se briser, comme des vagues sur un rocher désert, nos aventures."
La visite commence par la Maison-Ecole d'Epineuil le Fleuriel.
Augustin Fournier (1861-1933) et son épouse Marie-Albanie Barthe (1864-1928).
1886 - Naissance (3 octobre) d'Henri-Alban Fournier dans le Cher, à la Chapelle-d'Angillon.
1889 - Naissance d'Isabelle Fournier.
1891 - La famille se déplace à Epineuil-le-Fleuriel sur nomination du père comme instituteur et secrétaire de mairie.
Salle de la Mairie - cadastre napoléon - affiche élections 1893."Le quatrième jour fut un des plus froids de cet hiver-là. De grand matin, les premiers arrivés dans la cour se réchauffaient en glissant autour du puits. Ils attendaient que le poêle fût allumé dans l’école pour s’y précipiter."
"Alors, tant qu’il y avait une lueur de jour, je restais au fond de la mairie, enfermé dans le cabinet des archives plein de mouches mortes, d’affiches battant au vent, et je lisais assis sur une vieille bascule, auprès d’une fenêtre qui donnait sur le jardin."
Madame Fournier est l'institutrice des petitsL'école de la IIIe République est publique, laïque, obligatoire de 6 à 13 ans et obligatoire.Alain sera l'élève de son père jusqu’en 1898, avant d'entrer en sixième, comme pensionnaire au lycée Voltaire à Paris.
la classe des grandsOn a distribué, car la fin de l’année approche, les cahiers de compositions. Et, pendant que M. Seurel écrit au tableau l’énoncé des problèmes, un silence imparfait s’établit, mêlé de conversations à voix basse, …
Chers visiteurs voici un problème de certificat d'études en 1885.vous avez une heure.Partager 45 francs entre un homme, trois femmes et cinq enfants de manière que chaque femme reçoive 2 fois et demi autant qu'un enfant et que l'homme ait les cinq tiers de ce qu'aura une femme.
M. Seurel, en copiant ses problèmes, pense à autre chose. Il se retourne de temps à autre, en regardant tout le monde d’un air à la fois sévère, et absent. Et ce remue-ménage sournois cesse complètement, une seconde, pour reprendre ensuite, tout doucement d’abord, comme un ronronnement.
la visite guidée continue : poussons la porte de la maison familialeLorsqu’il faisait noir, que les chiens de la ferme voisine commençaient à hurler et que le carreau de notre petite cuisine s’illuminait, je rentrais enfin. Ma mère avait commencé de préparer le repas. Je montais trois marches de l’escalier du grenier ; je m’asseyais sans rien dire et, la tête appuyée aux barreaux froids de la rampe, je la regardais allumer son feu dans l’étroite cuisine où vacillait la flamme d’une bougie.
Il se rappela le temps où sa mère, jeune encore, se mettait au piano l’après-midi dans le salon, et lui, sans rien dire, derrière la porte qui donnait sur le jardin, il l’écoutait jusqu’à la nuit …Chambre d'Alain-Fournier au 1er étageAu-dessus de nous, en effet, dans un réduit où s’entassaient les pièces d’artifice noircies du dernier Quatorze Juillet, un pas inconnu, assuré, allait et venait, ébranlant le plafond, traversait les immenses greniers ténébreux du premier étage, et se perdait enfin vers les chambres d’adjoints abandonnées où l’on mettait sécher le tilleul et mûrir les pommes.
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Au grenier, beaucoup de souvenirs ...Poursuivons la biographie d'Alain-Fournier :En 1901 il songe à devenir marin et rentre en seconde au lycée de Brest pour se préparer à l'Ecole Navale. Mais il y renonce.1903 - Après son baccalauréat passé à Bourges, il prépare le concours de l’Ecole Normale Supérieure au lycée Lakanal de Sceaux. Il y rencontre Jacques Rivière. Ils échangeront jusqu'en 1914 une importante et passionnante correspondance.
Alain-Fournier en 1902 et 1905 (19 ans)1905 - Rencontre avec sa muse, Yvonne de Quiévrecourt, pour laquelle il va connaître l’amour fou… mais la belle est fiancée, la rencontre aura été furtive mais bouleversante au point de fournir le point de départ du Grand Meaulnes. Elle sera Yvonne de Galais dans son roman.
1906 - Il échoue au concours d'entrée à l'Ecole Normale.
1907 - Ultime année de "Khâgne" au lycée Louis Le Grand, il échoue de nouveau à l'Ecole Normale. Il apprend également le récent mariage d'Yvonne de Quiévrecourt.1908 - Il fait son service militaire : à Laval, puis à Mirande (Gers).
1909 - Jacques Rivière devient son beau-frère en épousant Isabelle Fournier, sa petite sœur.
1910 - Aventure avec une modiste, Jeanne Bruneau, originaire de Bourges. Il devient chroniqueur littéraire à Paris-Journal. Rencontres avec Maurice Denis, Paul Claudel, Jacques Copeau, André Suarès ou André Gide. Il va se lier d’une amitié sincère avec Charles Péguy (mort le 5 septembre 1914) et Marguerite Audoux.
1912 - Devient secrétaire de Claude Casimir-Perier sur intercession de Charles Péguy (son ainé de 13 ans). Il a une liaison avec sa femme, l’actrice Madame Simone née Pauline Benda.
1913 - 8 ans après la rencontre du Grand Palais, Alain-Fournier rencontre une dernière fois Yvonne de Vaugrigneuse, désormais mère de 2 enfants. Il la quitte donc pour toujours et revient vers Simone.
Le Grand Meaulnes paraît d'abord dans La Nouvelle Revue française (de juillet à octobre 1913), puis en volume chez Emile-Paul. Sélectionné pour le prix Goncourt, Le Grand Meaulnes obtient 5 voix au dixième tour de scrutin (alors qu'il lui en suffisait de 6 pour avoir le prix). Pourtant au onzième tour, c'est Le Peupler de la Mer de Marc Elder qui aura le Prix Goncourt.1914 - Il commence un nouveau roman, Colombe Blanchet, qui restera inachevé.
Mobilisé dès la déclaration de guerre, en août, Alain Fournier rejoint le front. Le 22 septembre, il est tué au sud de Verdun, dans les Hauts de Meuse. Il n'avait pas encore 28 ans. Porté disparu avec 20 de ses compagnons d'armes, son corps a été découvert dans une fosse commune où les Allemands l'avaient enterré.Il a été identifié en novembre 1991 et est maintenant inhumé dans le cimetière militaire de Saint-Rémy la Calonne (Meuse).
Beaucoup d'émotion lors de la découverte de ce lieu chargé de souvenirs,mais aussi le chagrin de constater que la vie d'Alain-Fournier fut très brève.Merci à nos guides pour cette belle visite guidée.Pique nique convivialSuite de la visite à La Chapelle d'Angillon : c'est ICI
Pour aller plus loin et surfer sur les sites web :Association Jacques Rivière : http://www.association-jacques-riviere-alain-fournier.com/
la Maison Ecole du Grand Meaulnes, dans le Cher http://grand-meaulnes.fr/
Version numérique gratuite du roman : https://www.ebooksgratuits.com/pdf/fournier_meaulnes.pdf
Site web de Bernard Stéphan (ethnologue et mémoire paysanne)
http://www.periberry.com/article-l-album-du-grand-meaulnes-118091596.html
http://bstephan.wixsite.com/alain-fournier/books
Autour du roman : http://www.legrandmeaulnes.com/Index-New.php
Etudes littéraires : https://www.etudes-litteraires.com/le-grand-meaulnes.php
La Chapelle d’Angillon : histoire http://lachapelledangillon.fr/decouvrir-la-ville/son-histoire/
Chronologie des événements aériens au-dessus du Cher : juin 1940
http://encyclopedie-bourges.com/bombardements_aeriens_bourges.html
Le temps des instituteurs (site de Guy Dessauw – professeur et collectionneur)
vous remercient de votre visite.